Simone Veil, L'immortelle, P. Bresson & H. Duphot

Coucou mes lecteurs ! Chose promise, chose due... Après quelques mois d'absence, je reprends le blog et vous retrouve aujourd'hui pour vous présenter un roman graphique qui me tient énormément à cœur puisqu'il aborde la vie d'une femme tant remarquable et admirable qu'inoubliable : Simone Veil.

Bien qu'elle nous ait quittés le 30 juin 2017, Simone Veil demeure parmi nous. Dans nos mémoires, dans nos pensées et dans nos droits. Immortelle, c'est le nom donné aux académiciens de l'Académie Française. En 2008, elle est la sixième femme à y entrer (ci-joint une petite vidéo). Néanmoins, son « immortalité » ne lui est pas due qu'à son statut d'académicienne. Simone Veil a marqué nos esprits. Elle inspire le respect et l'admiration d'une grande partie de nos contemporains pour ce qu'elle a accompli tout au long de sa vie. Victime et survivante des camps de concentration, elle représente la force de l'humanité : la vie l'a emporté sur l'enfer. Pierre-François Veil, son plus jeune fils avait déclaré « Regarder devant était la seule façon de survivre pour maman ». En effet, Simone Veil reprit ses études, elle étudia le droit quelques mois après son retour en France en 1945 et réussit à entrer à l'Institut d'études politiques (Sciences Po) en parallèle. Cette « boulimie d'études » comme l'a caractérisé Simone Veil la mènera à la femme politique qu'elle est devenue. Le 26 novembre 1974, voilà où nous plonge Pascal Bresson et Hervé Duphot dès la première page de ce roman graphique. Fruit d'un long travail de recueil d'archives et de dessin pour lequel Pascal Bresson avait obtenu l'autorisation des fils de Simone Veil, ce roman graphique retrace les temps forts de sa vie. 4 couleurs divisent l'œuvre : le bleu, le jaune, le gris / noir et le vert. Chacune de ces couleurs évoque un moment de sa vie : le bleu représente la période contemporaine, soit celle du projet de loi en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse, le jaune nous plonge au cœur de l'adolescence de Simone Veil, le gris évoque l'enfer, les camps de concentration et le vert illustre ses flashbacks, venant alors donner du sens à sa détermination et renforcer sa conviction : celle de se battre pour un monde meilleur, et offrir aux femmes une chance de faire des choix (en l'occurrence ici celui de choisir sa maternité). Le scénariste Pascal Bresson fait se succéder de manière rétrospective ces couleurs pour mettre en lien ce pour quoi Simone Veil s'est battue : malgré les menaces qui pesaient sur elle pour tenter de la décrédibiliser et de la faire abandonner son projet de loi, elle n'a pas perdu son sang-froid (peut-on encore avoir peur après avoir vécu le pire ?). En élaborant ce projet de roman graphique, Pascal Bresson et Hervé Duphot restituent parfaitement l'envergure du nom de Simone Veil, au-delà de ce projet de loi. Il restitue l'image d'une femme remarquable, de son hardiesse, de son opiniâtreté face à un monde encore trop « masculinisé » mais aussi de sa sensibilité et de son humanisme. Comment ne pas admirer une telle femme ? Ne représente-elle pas un modèle pour les femmes contemporaines ? Bien-sûr, elle n'est pas la seule... mais elle représente une figure iconique dont on se souviendra encore longtemps en France car grâce à sa ténacité, le 29 novembre 1974 à 3h40 du matin a été votée la loi en faveur de l'avortement par 284 voix pour contre 189 voix contre. Néanmoins, cet hommage pensé par Pascal Bresson n'a pu être rendu à Simone Veil que posthume... c'est alors que la fin du roman a été repensée par les deux hommes, mettant alors en lumière Simone Veil, retrouvant ses proches défunts, le visage paisible laissant entrevoir un sourire doux et aimant sur son visage... Pour en savoir plus, plongez-vous-y : le roman graphique a été réédité par les éditions Marabulles et n'attend que vous en librairie !

Ce roman graphique était pour moi une manière de me rapprocher de Simone Veil, de ses valeurs, de son courage et de comprendre qui elle était. Au-delà de cela, il y a cette force qu'elle dégage et ce désir de vivre malgré sa connaissance de l'enfer. Au-delà du progrès qu'elle nous a permis d'atteindre, elle nous offre une leçon de vie : ne jamais cesser de la glorifier, elle et ce qu'elle nous apporte. Simone Veil l'a fait, comme tous les autres survivants de la déportation... Il faut avancer, la vie n'en reste pas moins délicieuse. Bien-sûr, il existe de nombreux ouvrages qui portent sur Simone Veil et ce roman graphique n'en est qu'un exemple. Pour enfants, pour adultes, sous forme de livres, de documentaires ou de vidéos d'archives (en lien la vidéo du discours de Simone Veil du 26 novembre 1974), la connaissance est à la portée de tous de toutes les façons possibles et je vous invite à vous y atteler. Bonne lecture et à bientôt !