Coucou mes lecteurs ! Nouvel article du jour... et c'est un nouveau portrait d'une femme inspirante que je vous partage aujourd'hui !

Sarah Breedlove, ça vous parle ? Non ? Et si je vous disais « Self Made » ? 

Publiée sur la plateforme Netflix le 20 mars dernier, cette mini-série de 4 épisodes s'inspire de la vie de cette femme noire (interprétée par Octavia Spencer), pionnière de l'entreprenariat afro-américain racontée par A'Lelia Bundles, l'arrière-arrière-petite-fille de Sarah dans son œuvre intitulée On Her Own Ground: The Life and Times of Madam C.J. Walker. Née le 23 décembre 1867 à Delta en Louisiane, Sarah Breedlove, plus connue sous le nom de « Madam C.J Walker » est petite-fille et fille d'esclaves qui travaillaient dans les champs de coton. Née deux ans après l'abolition de l'esclavage, sa vie n'a pas toujours été rose. Cadette d'une fratrie de quatre frères et une sœur aînée, elle se retrouve orpheline très tôt et suit sa sœur Louvenia dans le Mississipi où elle devient serveuse. Alors qu'elle doit subir les violences abusives de son beau-frère, le mari de sa sœur, Sarah épouse Moses McWilliams à l'âge de quatorze ans pour échapper à cette affliction. Tous deux auront une fille, Lelia. Mais voilà tout semble crouler : Woses décède et Sarah se retrouve veuve à 20 ans avec un enfant en bas âge. Elle décide alors de retourner dans le Mississipi pour élever sa fille, à qui elle veut offrir une bonne instruction. Bien que l'esclavage ait été aboli quelques années plus tôt, les femmes de couleur souffrent d'une double peine : celle de ne pas être blanches, et celle d'être nées femmes. Elles n'ont alors ni droit de vote ni éducation et sont assignées aux tâches domestiques par la loi et leurs coutumes. C'est à ce moment-là que Sarah devient blanchisseuse et rencontre Annie Malone, une entrepreneuse qui vend des produits cosmétiques miraculeux. Alors que les conditions d'hygiène posent question, Sarah souffre, comme beaucoup d'autres femmes, d'une affection du cuir chevelu et perd ses cheveux. Complexée, mais tout aussi admirative du travail d'Annie pour qui elle travaille, Sarah décide de créer sa propre gamme de produits. Sa vie prend alors un véritable tournant. En 1906, elle se marie pour la troisième fois et épouse Charles Joseph Walker (vous comprenez maintenant pourquoi on la surnomme « Madam C.J Walker ») qui sera d'un vrai soutien dans toutes ses décisions et tous ses projets... Courageuse et obstinée, Sarah ne pense plus qu'à travailler et à étendre son empire, en dépit de sa vie privée. 

Alors que beaucoup toisent avec dédain les femmes de sa condition, Sarah entame son existence sous le sceau de la liberté en luttant pour ses droits avec détermination et compte bien changer l'image que la société a des afro-américains, ce regard persistant de mépris malgré l'abolition de l'esclavage. Mais comment se frayer un chemin dans une société où les persécutions contre les Noirs subsistent ? Avec de l'audace. Et elle y parvient en créant sa propre usine et en devenant l'une des premières femmes millionnaires d'Amérique. Philanthrope, Madam C.J Walker fait également des dons et lève des fonds pour la création d'une YMCA (l'Association Chrétienne des Jeunes Gens) dans un quartier noir, entre autres... Sarah emploie également des milliers de femmes noires pour travailler auprès d'elle et de sa fille, vendre ses produits ou encore pour les former à diriger une entreprise, devenir femme d'affaires, comme elle. Grâce à son audace et sa générosité, elle fut respectée et réussit alors à donner aux Noirs une meilleure image d'eux-mêmes, alors encore persécutés à cause du passé (plus de 30 ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre de Sécession) mais elle réussit également à redonner confiance en elles aux femmes. Grâce à son entreprise, elle affirme la féminité d'une femme noire au travers de sa marque de produits capillaires mais s'impose également en tant que femme d'affaires. Sarah crée un véritable empire cosmétique qui s'étend même hors des Etats-Unis : Cuba, Jamaïque, etc. et marque l'émergence progressive d'une nouvelle classe sociale : celle de l'entreprenariat dirigé par les Noirs. Le 15 mai 1919, Sarah meurt d'une santé fragile à Irvington, dans l'état de New-York. Cette femme représente un véritable modèle, pour nous les femmes et une grande fierté pour les Afro-américain(e)s. Néanmoins, on constate encore, un siècle plus tard que les discriminations raciales et n'ont pas disparu. Et la littérature exploite très bien ce sujet… 

Si vous avez vu la série, qu'en avez-vous pensé ? Si ce n'est pas le cas, je vous la conseille vivement... Selon moi, nos sociétés contemporaines sont encore trop bordées par le racisme. Pour le devoir de mémoire, il me semble essentiel de connaître des personnalités comme Madam C.J Walker qui n'ont cessé de se battre pour défendre leurs droits et leurs intérêts. En attendant, je ne vous en dis pas plus pour ne pas tout vous dévoiler... Nous nous retrouverons bien assez tôt pour un article qui soulèvera ce phénomène de façon plus moderne !

Bonne lecture et à bientôt !

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