Helen Keller (1880 - 1968)

Coucou mes lecteurs ! Aujourd'hui nous nous retrouvons pour un nouveau portrait. J'ai décidé de publier un portrait par semaine, et ce sera le samedi (bon aujourd'hui on est dimanche, je vous le publie un peu plus tard j'avoue...) ! Je vous présente donc Helen Keller.
« Vous êtes-vous quelquefois trouvé en mer par un brouillard épais qui vous enveloppe d'un crépuscule blanchâtre, comme tangible ? Le grand navire vous semble pris d'inquiétude, tandis que la sonde tâtonne pour lui trouver un chemin et que vous vous sentez le cœur étreint d'angoisse. Tel ce vaisseau, j'avançais dans la vie avant que ne commence mon éducation. Mais je n'avais ni sonde ni boussole, ni aucun moyen de me rendre compte de la proximité du port. De la lumière : donnez-moi de la lumière. »
D'après son œuvre « Sourde, muette, aveugle. Histoire de ma vie »
Née le 27 juin 1880 à Tuscumbia en Alabama, Helen Keller n'a que dix-neuf mois lorsqu'elle est victime d'une congestion cérébrale qui lui laisse pour séquelles la mutité, la cécité et la surdité. Dénuée de toute communication avec le monde extérieur, Helen ne parvint à communiquer que par caprices et colères... c'est donc à l'âge de 7 ans que ses parents, désemparés, partent à la rencontre de professionnels afin de trouver des solutions pour suppléer au polyhandicap de leur fille. A Washington, ils font la rencontre du docteur Alexander Graham Bell qui enseigne le langage par signes et qui leur conseille de confier l'éducation d'Helen à Anne Sullivan, une jeune éducatrice anciennement malvoyante. Cette rencontre apparaît alors comme une brèche, une renaissance d'Helen Keller dont la vie n'était jusqu'alors qu'un obscur silence. Anne lui apprend à relier les choses aux mots qui les désignent grâce au toucher et à l'épellation des mots lui écrivant chaque lettre au creux de sa main, elle lui apprend les choses abstraites, lui apprend à lire, à écrire grâce à l'alphabet manuel.
L'opiniâtreté d'Helen la conduira alors jusqu'à l'université puisqu'elle réussit à intégrer le Radcliffe College de l'Université de Harvard à Cambridge, toujours accompagnée de son éducatrice pour lui traduire les nouveaux mots, les textes qui ne seraient pas repoussés (qui ne sont pas imprimés en relief), etc. Cependant, la rapidité de diction des professeurs et les examens représentent les embûches d'un chemin hérissé d'épines. mais la persévérance et la force d'esprit d'Helen ne lui font pas baisser les bras et ces écueils feront sa force. Helen lit alors Shakespeare, Molière, Alfred de Musset, Victor Hugo et j'en passe... Néanmoins, sa vie ne se résume pas qu'aux études. Helen apprend aussi à nager, à canoter, à jouer aux échecs et souhaite même jouer du piano. Elle aime le théâtre et oublie sa surdi-cécité grâce aux autres : elle voit au travers des yeux et entend par les oreilles de ses interprètes. De plus, elle trouve dans les œuvres d'art une façon de découvrir les émotions (la haine, l'amour, le courage, etc.) lorsqu'elle caresse de ses doigts une peinture ou encore une sculpture. A l'âge de 24 ans, elle sort du Radcliffe College de l'Université de Harvard diplômée avec la mention « Bien » et devient la première personne en situation de handicap à obtenir un diplôme. Elle entame alors une carrière d'écrivaine mais aussi de militante : elle se métamorphose en véritable ambassadrice des opprimés, défend les droits des femmes et des minorités. En 1921, elle contribue à la fondation de l'American Foundation for the Blind et rencontre même le Président John F. Kennedy en 1961... c'est là un joli destin qui, après de nombreuses années a fleuri. Elle meurt le 1er juin 1968 à Wesport, dans le Connecticut.
J'ai choisi de vous parler d'elle car elle est un exemple (voire même une héroïne) pour les personnes en situation de handicap et plus particulièrement pour ceux qui souffrent de mutité, de cécité et/ou de surdité. Encore aujourd'hui le handicap implique une certaine exclusion, marginalisation de la société. L'histoire d'Helen Keller constitue alors un véritable germe d'espoir, elle est l'emblème d'une société où tous les défaitismes se volatiliseraient tant sa détermination est forte et admirable et les résultats sont concluants. Elle s'inscrit alors d'après moi dans la liste des personnages inspirants que je souhaite vous partager. Contrairement à l'époque, le braille est de plus en plus accessible et transportable pour les apprenants malvoyants dans notre société et le langage des signes de plus en plus apprivoisé, (bien qu'encore trop peu mis en pratique : on remarque également une formation trop faible pour un effectif trop réduit). Malgré les valeurs de l'école inclusive sur lesquelles reposent aujourd'hui l'école en France - une école synonyme d'adaptabilité et d'ajustement pédagogique visant à réduire les inégalités - force est de constater que les élèves malvoyants et malentendants représentent encore aujourd'hui une minorité dans les écoles tant les conditions d'admission ne favorisent pas leur intégration en milieu scolaire ordinaire…
Pour en apprendre davantage sur cette femme remarquable, vous pouvez lire son autobiographie Sourde, muette, aveugle. Histoire de ma vie ou bien lire la bande-dessinée de Joseph Lambert (vous trouverez la photo dans la galerie) racontant tout ce cheminement accompli par Helen grâce à sa préceptrice. Bonne lecture !